Candide, Voltaire
Contexte
Lorsque paraît Candide, l’Europe a connu et
vit encore des drames terribles. En novembre 1755, un séisme et un tsunami
dévastent Lisbonne et font des milliers de morts. Voltaire est profondément
bouleversé par cet événement qu’il mettra en scène dans Candide notamment pour
critiquer l’optimisme de Leibniz.
L’année suivante commence la
guerre de Sept Ans qui oppose l’Angleterre et la Prusse à la France,
l’Autriche, la Russie, la Suède, l’Espagne et des princes allemands. Le conflit
fait de nombreuses victimes et accélère la ruine de la France.
De son côté, Voltaire traverse
une période difficile. En 1750, il accepte l’invitation à la cour de
Frederic II, roi des Prusses mais des tensions apparaissent entre les deux
hommes et Voltaire doit fuir Berlin. La France lui refuse l’asile en raison de
ses précédents scandales. Il se réfugie finalement en Suisse où il fait
paraître Candide,
sous la mention « traduit de
l’allemand de M. le docteur Ralph », pour contourner la
censure.
François-Marie
Arouet dit Voltaire
1759
Candide
Genre
Conte
philosophique
Personnages
Candide : Personnage
central du livre, son nom évoque l’innocence et la naïveté. Bien qu’il donne
son nom au roman et qu’il en soit le héros, on ne sait que peu de chose de lui
et de son physique.
Pangloss : Précepteur
de Candide, il enseigne la « métaphysico-théologocosmolonigologie »,
un mélange absurde de trois disciplines distinctes : la métaphysique, la
théologie et la cosmologie. Il défend la philosophie optimiste de Leibnitz.
Cunégonde : Fille
du baron Thunder-ten-tronckh, cousine de Candide, elle est la cause de son
expulsion du château.
Cacambo : Valet
de Candide, il représente l’expérience et la raison. Il aide beaucoup Candide
grâce à ses conseils.
La vieille : Elle
s’oppose à la vision optimiste de Pangloss et Candide. Son expérience passée et
douloureuse en fait une pessimiste.
La vieille : Compagnon
de voyage de Candide qui le choisit parce qu’il est l’homme qui a vécu les plus
grands malheurs. C’est un savant et un pessimiste.
Le baron
Thunder-ten-tronckh : Le baron incarne la vanité,
se prenant pour un grand seigneur alors qu’il ne possède qu’un petit château.
La baronne
Thunder-ten-tronckh : Épouse du baron, c’est une
femme décrite comme très imposante.
Le fils du baron
Thunder-ten-tronckh : Personnage prétentieux qui
refuse par deux fois à Candide la main de sa sœur, car il souhaite qu’elle
épouse quelqu’un de son rang.
Paquette : Ancienne
femme de chambre au château des Thunder-ten-tronckh, elle est aussi une
ancienne amante de Pangloss.
Jacques
l’anabaptiste : Anabaptiste (courant protestant qui prône un
baptême volontaire et conscient à l’âge adulte), il est le bienfaiteur
hollandais de Candide et Pangloss.
Vanderdendur : Négociant
et maître de l’esclave mutilé que Candide rencontre à Surinam.
Pococurante : Seigneur
riche et oisif. Candide demande à le rencontrer, car on dit de lui qu’il n’a
jamais connu de chagrin.
Thèmes
L’optimisme : Voltaire
offre une critique virulente de l’optimisme du philosophe allemand Leibniz. Ce
dernier est caricaturé sous les traits du personnage de Pangloss dont le
leitmotiv est : « Tout est pour
le mieux dans le meilleur des mondes possibles ».
D’après la philosophie optimiste, Dieu est parfait, Dieu a créé le monde, par
conséquent le monde est parfait. Voltaire s’attache à démontrer le contraire.
Le bonheur et la
fatalité : L’auteur fait traverser à Candide et aux autres
personnages des épreuves qui viennent mettre à mal la théorie de
Pangloss : guerre, esclavage, maladie, crime, catastrophe naturelle, rien
ne leur sera épargné. Comment dans ces conditions trouver le bonheur ? Il
faut cultiver son jardin…
La religion et le
fanatisme : Candide partage les questionnements religieux de
Voltaire, qui se demande, au regard notamment du tremblement de terre de
Lisbonne en 1755, si Dieu est vraiment bon et si l’on peut croire à la
Providence, théorie qui affirme que tout arrive pour une raison. Les religieux
sont décrits comme des fanatiques, l’obscurantisme règne.
Résumé
Chapitre 1
Dans le château de
Thunder-ten-tronchk, en Westphalie, vivent le baron, sa femme, son fils, et sa
fille, Cunégonde mais aussi le précepteur Pangloss et Candide. Ce dernier, naïf
et doux, est expulsé du château lorsqu’il est surpris en train d’échanger un
baiser avec Cunégonde, sa cousine.
Chapitre 2
Désespéré et sans argent, Candide
croise sur son chemin deux soldats qui le recrutent dans l’armée bulgare. Se
croyant libre, il part en promenade, ce dont il est sévèrement puni. Les
soldats le laissent choisir entre être fouetté trente-six fois par tout le
régiment ou recevoir douze balles dans la cervelle. Il décide d’être fouetté et
se retrouve roué de coups. Il demande à être exécuté lorsque passe le roi des
Bulgares qui le gracie.
Chapitre 3
Candide fuit la guerre qui oppose
Bulgares et Arabes et se retrouve en Hollande où il est accueilli par Jacques
l’anabaptiste. Ce dernier le nourrit, lui donne de l’argent et lui propose un
travail dans ses manufactures. Alors que Candide pense vérifier une fois de
plus la théorie de Pangloss selon laquelle « tout est au mieux dans ce monde »,
il croise la route d’un mendiant malade à l’allure terrifiante.
Chapitre 4
Candide découvre que le mendiant
est Pangloss, son ancien maître à penser, qui lui apprend que Cunégonde, son
frère, le baron et la baronne ont été massacrés par les soldats bulgares et que
le château a été détruit. Lui-même est très malade car Paquette, la servante de
la baronne, lui a transmis la vérole. Grâce à l’argent de Jacques
l’anabaptiste, Pangloss est soigné. Jacques emploie Candide comme comptable.
Pour ses affaires, il part avec Candide et Pangloss au Portugal. Une tempête
vient les surprendre alors qu’ils voyagent en bateau.
Chapitre 5
Un matelot frappe Jacques et
manque de se noyer en portant son coup. En voulant le sauver, Jacques tombe à
l’eau et se noie. Le bateau sombre et seuls survivent le matelot, Candide et
Pangloss. Les deux philosophes arrivent à Lisbonne, qui est victime d’un
terrible tremblement de terre. Une fois encore Candide et Pangloss échappent à
la mort. Pangloss continue de penser que tout est pour le mieux.
Chapitre 6
Pour conjurer le sort et éviter
un nouveau tremblement de terre, les autorités portugaises décident de brûler
des hérétiques parmi lesquels Pangloss et Candide. Les deux amis sont conduits
en prison. Les trois autres condamnés sont brûlés, Pangloss est pendu. Un
nouveau séisme prouve que les exécutions n’ont servi à rien. Une vieille femme
demande à Candide de la suivre.
Chapitre 7
La vieille femme soigne et
nourrit Candide pendant quelques jours. Elle le conduit ensuite auprès de
Cunégonde. Celle-ci lui apprend qu’elle a été violée et blessée mais qu’elle a
survécu à ses blessures.
Chapitre 8
Cunégonde fait le récit de ses
aventures à Candide. Elle lui apprend qu’elle a été sauvée par un capitaine
bulgare qui en a fait sa captive avant de la vendre à un Juif du nom de
don Issacar. Après l’avoir vue, le grand inquisiteur, qui a fait condamner
Candide et Pangloss, conclut un marché avec don Issacar pour se partager
Cunégonde. Don Issacar arrive dans la maison.
Chapitre 9
Issacar se jette sur Candide qui
le tue d’un coup d’épée. Il tue ensuite le grand inquisiteur. Candide,
Cunégonde et la vieille fuient vers Cadix.
Chapitre 10
Après avoir été volés dans une
auberge, les trois personnages poursuivent leur trajet jusqu’à Cadix. Candide
est nommé capitaine d’infanterie pour une expédition au Paraguay. Le jeune naïf
espère que le meilleur des mondes se trouvera de l’autre côté de l’océan. La
vieille profite de ces réflexions pour conter ses propres malheurs.
Chapitre 11
La vieille raconte qu’elle est la
fille d’un pape et d’une princesse. Elle a passé son enfance dans un luxueux
palais, elle était très belle. Son fiancé, un magnifique prince, est assassiné
par une ancienne maîtresse. Elle s’embarque avec sa mère sur un bateau afin de
consoler sa peine. Le navire est attaqué par des corsaires qui les font
prisonnières. Elle est violée par le capitaine corsaire. Lors d’une bataille
contre des corsaires rivaux, sa mère ainsi que les servantes périssent. De son
côté, elle est sauvée par un eunuque.
Chapitre 12
Après lui avoir promis de la
ramener en Italie, l’eunuque la vend finalement à un dey d’Alger. Elle est
ensuite revendue de marchands en marchands. Elle va jusqu’à Constantinople où
un général s’empare d’elle et la conduit près de la mer Noire, à l’endroit du
combat qu’il mène contre les Russes. La famine se développant, on lui coupe une
fesse pour nourrir les soldats. Elle est encore vendue et finit par être
attachée au service de don Issacar. C’est alors qu’elle rencontre
Cunégonde.
Chapitre 13
Arrivés à Buenos-Ayres, Candide
et Cunégonde demandent au gouverneur don Fernando d’Ibaraa y Fuigeora, y
Mascarenes, y Lampourdos, y Souza de les marier. Mais le gouverneur tombe
instantanément amoureux de Cunégonde et offre de l’épouser le lendemain. La
vieille lui conseille d’accepter pour faire la fortune de Candide et retrouver
de l’argent. Un juge envoyé pour poursuivre les assassins du grand inquisiteur
les reconnaît à cause des bijoux volés. La vieille ordonne à Candide de fuir.
Chapitre 14
Candide s’est attaché les
services d’un valet, Cacambo, à Cadix. Ce dernier le console quelque peu. Il le
conduit au Paraguay, pays qu’il connaît très bien pour avoir travaillé comme
cuisinier dans le collège de l’Assomption. Il lui fait rencontrer le commandant
jésuite, qui se trouve être le frère de Cunégonde. Candide lui apprend que sa
sœur est toujours en vie.
Chapitre 15
Le frère de Cunégonde raconte à
Candide comment il a lui aussi survécu à l’attaque des Bulgares grâce à un
Jésuite. Chez les Jésuites du Paraguay, il devient colonel et prêtre. Lorsque
Candide lui annonce qu’il a l’intention d’épouser sa sœur, le jésuite, furieux,
le frappe. Candide le tue d’un coup d’épée. Vêtu des vêtements du défunt,
Candide prend la fuite avec Cacambo.
Chapitre 16
En fuite et alors qu’ils prennent
le temps de s’installer pour déjeuner, Candide et Cacambo aperçoivent deux
jeunes filles nues poursuivies par des singes. Candide tue les deux animaux
mais les deux jeunes filles sont en pleurs. Cacambo apprend à Candide que ce
sont leurs deux amants qu’il vient d’abattre. La vengeance ne se fait pas
attendre. Le lendemain, à leur réveil, Candide et Cacambo découvrent qu’ils sont
prisonniers de la tribu des Oreillons. Ces derniers les prenant pour des
jésuites menacent de les faire bouillir et rôtir. Cacambo s’adresse à eux dans
leur langue et les invite à vérifier par eux-mêmes que Candide est bien
coupable du meurtre d’un jésuite. Lorsque les Oreillons en ont la certitude
grâce aux vêtements du colonel, les deux compagnons sont fêtés.
Chapitre 17
En direction de Cayenne, Candide
et Cacambo découvrent le pays d’Eldorado. Ils remarquent des enfants du village
qui jouent avec des pierres précieuses avant de les jeter comme de simples
cailloux. Les deux compagnons se précipitent pour les ramasser et les rendre au
maître d’école qui, à son tour, les jette à terre. Candide et Cacambo sont
reçus à dîner dans une auberge aux allures de palais. Au moment de payer leurs
hôtes, ils découvrent que l’or est si courant ici qu’il n’a aucune valeur.
Chapitre 18
Candide et Cacambo font la
connaissance d’un homme vieux et sage. Chez lui, les valeurs et les rôles sont
inversés : Candide est traité en valet, Cacambo en maître. Le vieillard
leur parle du pays d’Eldorado, protégé par d’immenses falaises qui empêche d’y
entrer ou d’en sortir. Les deux compagnons sont ensuite conduits au palais du
roi, escortés par des moutons volants. Candide et Cacambo demeurent encore un
mois dans le pays d’Eldorado. Candide réalise à quel point il pourrait être
riche s’il quittait le pays avec de l’or. Le roi leur déconseille avant de
finalement les aider à traverser les immenses falaises.
Chapitre 19/19 Candide et Cacambo
arrivent à Surinam où ils rencontrent un esclave mutilé. Candide, en apprenant
que le maître de l’esclave est le responsable de son état, invoque Pangloss et
lui dit qu’il faut renoncer à l’optimisme. Candide envoie son valet racheter
Cunégonde avec l’or récupéré à Eldorado, pendant que lui l’attendra à Venise.
En cherchant un navire pour embarquer, Candide se fait tout d’abord escroquer
par l’espagnol Vanderdendur qui part avec son trésor. Il trouve finalement un
navire français. Pour faire la route, Candide cherche un compagnon de route et
souhaite la personne la plus malheureuse possible, qu’il trouve en la personne
de Martin.
Chapitre 20
Candide apprend à connaître
Martin, un manichéen pour lequel le mal est partout. Ils aperçoivent deux
bateaux en train de combattre. L’un des deux coule ; il s’agit du navire
de Vanderdendur. Candide parvient à sauver un de ses moutons mais pas le reste
de son trésor.
Chapitre 21
Candide et Martin se dirigent
vers Venise. Sur le chemin, alors qu’ils aperçoivent les côtes de France, ils
critiquent le pays, Candide ajoutant qu’il n’a aucune envie ni curiosité de s’y
arrêter. Ils parlent ensuite de la condition humaine.
Chapitre 22
Candide et Martin arrivent à
Bordeaux. Candide décide finalement de découvrir Paris. Les deux compagnons
rencontrent alors une foule de personnages dont l’abbé Périgourdin. Candide lui
raconte toutes ses aventures et lui parle de son amour pour Mlle Cunégonde.
Comme par hasard, il reçoit le lendemain une lettre de celle-ci lui disant
qu’elle se trouve à Paris, malade. Il s’agit en fait d’un piège tendu par
l’abbé. Candide parvient à éviter la prison et prend la route pour Portsmouth, en
Angleterre.
Chapitre 23
À Portsmouth, Candide et Martin
assistent à l’exécution non justifiée d’un amiral anglais. Candide, choqué,
décide de quitter l’Angleterre et de se rendre à Venise.
Chapitre 24
À Venise, Candide désespère de
trouver Cacambo et craint que ce dernier l’ait trompé en partant avec son
argent, voire son amie. Il croise la route d’une femme qui se trouve être
Paquette, l’ancienne maîtresse de Pangloss. Elle est devenue prostituée. Elle
conte à Candide ses expériences et ses malheurs. L’homme qui l’accompagne, un
moine, est tout aussi malheureux. Candide souhaite rencontrer et présenter à
Martin un être heureux. Il pense au sénateur Pococurante, dont on dit qu’il n’a
connu aucun chagrin.
Chapitre 25
Candide et Martin rencontrent
Pococurante qui leur dévoile tous ses biens et ses œuvres. Candide se rend
compte que, s’il ne connaît pas de chagrin, il s’ennuie de tout et n’est pas
plus heureux.
Chapitre 26
Candide et Martin croisent
Cacambo et apprennent qu’il est devenu esclave. Il leur explique que Cunégonde
est à Constantinople.
Chapitre 27
Grâce à Cacambo, Candide et
Martin embarquent dans le bateau du sultan Achmet pour rejoindre
Constantinople. Cacambo leur apprend que Cunégonde est devenue l’esclave du
prince Ragotski, avec la vieille. Il lui annonce aussi qu’elle est devenue
horriblement laide. Candide rachète Cacambo à son maître et tous embarquent sur
une galère où se trouvent deux forçats qui se trouvent être Pangloss et le
frère de Cunégonde, toujours en vie, contre toute attente. Candide rachète
également leur liberté.
Chapitre 28
Le frère de Cunégonde explique à
Candide comment il a pu survivre au coup d’épée grâce à un apothicaire. Il
passe ensuite par la prison de Buenos-Ayres avant d’être envoyé à
Constantinople auprès de l’Ambassade de France. Il est envoyé aux galères après
avoir été surpris se baignant nu avec un jeune page musulman. Quant à Pangloss,
il a survécu à la pendaison car la corde était mouillée et mal nouée. Il est
envoyé aux galères après avoir replacé un bouquet de fleurs entre les seins
d’une jeune dévote dans une mosquée. Malgré ses malheurs, Pangloss pense
toujours que tout va pour le mieux.
Chapitre 29
Candide retrouve Cunégonde qui,
comme l’annonçait Cacambo, s’est enlaidi. Respectant sa promesse initiale, Candide
la demande en mariage. À nouveau son frère s’oppose à cette union.
Chapitre 30
Candide épouse Cunégonde. Le
frère de cette dernière est renvoyé aux galères. Tous les personnages
s’installent ensemble dans une métairie. La cohabitation est difficile, chacun
devenant plus laid, plus aigri. Paquette et le moine, Giroflée, toujours plus
malheureux, rejoignent la métairie. Candide consulte un derviche (religieux
musulman) puis un vieux Turc pour les interroger sur le mal sur terre. Le
derviche lui ferme la porte au nez mais le Turc leur offre une véritable leçon
de vie : il faut cultiver son jardin. Grâce au travail, leur vie devient
plus supportable.
Citation
« C’est
l’amour : l’amour, le consolateur du genre humain, le conservateur de
l’univers, l’âme de tous les êtres sensibles, le tendre amour.
- Hélas ! dit Candide, je l’ai connu cet amour, ce souverain des cœurs, cette âme de notre âme ; il ne m’a jamais valu qu’un baiser et vingt coups de pied au cul. Comment cette belle cause a-t-elle pu produire en vous un effet si abominable ? »
- Hélas ! dit Candide, je l’ai connu cet amour, ce souverain des cœurs, cette âme de notre âme ; il ne m’a jamais valu qu’un baiser et vingt coups de pied au cul. Comment cette belle cause a-t-elle pu produire en vous un effet si abominable ? »
Chapitre 4
« Candide,
épouvanté, interdit, éperdu, tout sanglant, tout palpitant, se disait à
lui-même : “si c'est ici le meilleur des mondes possibles, que sont donc
les autres ?” »
Chapitre 6
« Ô
Pangloss ! s’écria Candide, tu n’avais pas deviné cette abomination ;
c’en est fait, il faudra qu’à la fin je renonce à ton optimisme.
- Qu’est-ce qu’optimisme ? disait Cacambo.
- Hélas ! dit Candide, c’est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal. »
- Qu’est-ce qu’optimisme ? disait Cacambo.
- Hélas ! dit Candide, c’est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal. »
Chapitre 19
« Pangloss
disait quelquefois à Candide :
- Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin si vous n’aviez pas été chassé d’un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l’amour de mademoiselle Cunégonde, si vous n’aviez pas été mis à l’inquisition, si vous n’aviez pas couru l’Amérique à pied, si vous n’aviez pas donné un bon coup d’épée au baron, si vous n’aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d’Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches.
- Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. »
- Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin si vous n’aviez pas été chassé d’un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l’amour de mademoiselle Cunégonde, si vous n’aviez pas été mis à l’inquisition, si vous n’aviez pas couru l’Amérique à pied, si vous n’aviez pas donné un bon coup d’épée au baron, si vous n’aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d’Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches.
- Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. »